Une nouvelle connaissance

Cela faisait quelques jours que je marchais, bravant la pluie, le vent et par moment des petites tempêtes. L'odeur humide des averses enivrait les airs, le feuillage trempé et la terre imbibée d'eau, le tout donnait une senteur particulière, mais pas dérangeante.
Au fur et à mesure que je me rapprochais du pays de la cascade, le temps se clairsemait et l'air devenait plus doux. Le paysage changeait pour des arbres moins feuillu que les forêts traversés auparavant laissant passer plus de lumière. Le soleil était aussi plus souvent au rendez-vous ce qui me mettait un peu plus d'humeur jouasse.

Un village se dessinait et d'après mon point de vue assez éloigné, il s'agissait d'un hameau de fermier et cultivateur. J'en avais pour preuve le nombre de cultures qui entouraient les habitations et les installations d'irrigations qui me semblait plutôt bien penser. Je pouvais apercevoir les méandres d'une rivière qui pénétrait dans l'enceinte du patelin et en la remontant, une cascade, ou plutôt, une double cascades. Deux chutes d'eau successive qui n'avaient de cesse de déferler dans les crevasses qu'elle-même avaient creusé au fil du temps pour en faire des lieux de baignade assez propice. Les habitants devaient sûrement s'y rendre lors des journées de forte chaleur. Malgré ce paysage, on ne peut plus sympathique, je ne perdais pas de vu que je devais réussir à trouver une personne. Un ou une certaine Kakuzu. Cherchée  une aiguille dans une botte de foin, cette expression était toute trouvée, car je n'avais aucune information à son sujet.

Avant de rentrer dans le village, je me séparais temporairement de ma cape nouvellement acquise, celle-là même qui montrait mon adhésion à l'Akatsuki. Pour ce faire, je la pliais de manière à ce qu'elle prenne une place très peu importante et l'attachait dans le dos entouré d'un tissu pour la dissimuler. Il me faudrait penser à une méthode pour la cacher lors de mes intrusions dans des lieux tels que celui-ci, ou même dans des endroits plus austères à la Cause.
La journée s'écoulait et j'avais beau poser de nombreuses questions, personne ne savait rien. Seulement, quelque chose dans le regard me faisait dire que les gens voyaient de qui je parlais, car la crainte les emplissait au nom de cette personne. Décidément... Rien n'était facile pour le trouver. Après réflexion, c'était une bonne chose, cela nous permettrait de rester dans l'ombre. Une brute épaisse qui ne cherche qu'a foncer dans le tas n'aurait en aucun cas été d'une grande aide pour le moment.

La nuit tombait peu à peu, les rues se vidaient jusqu'à me retrouver seule dans la pénombre du village. Comment le trouver ? J'avais beau chercher, je ne trouvais pas de solution et pourtant, il me fallait le trouver. Cette personne était non seulement une possible recrue, mais probablement un test de la part de Shinji. La lune pointait dans le ciel noir d'encre éclairant l'obscurité ambiante et c'est là que je remarquais une silhouette qui semblait vouloir être la plus discrète possible. Allant d'un bâtiment à un autre, comme si elle cherchait quelque chose. Me faisant la plus discrète possible, je décidais de la suivre, son comportement était suspect et peut-être avait-il des infos à me fournir. Ce n'était pas rare que les reclus fricotaient avec les exilés. Il emprunta une ruelle et c'est à ce moment que j'intervins. Derrière lui, je me saisis de ma rapière et lui posa sur l'épaule. La silhouette se retourna et un homme sale me regarda l'air apeurer. Il tenait dans ses mains des restes de nourritures probablement dérobé dans des poubelles. Un simple va-nu-pieds… Décidément, ce n'était pas mon jour de chance. À moins que… Il me regardait avec des yeux effrayés, non pas comme s'il s'était fait attraper, mais comme si une sentence aller s'abattre sur lui. C'est alors que je lui proposais un deal. De la nourriture contre des infos, du moins le deal fonctionnait à partir de la véracité des dites informations. Le mendiant m'expliquait que c'était un homme ressemblant à un cadavre qui l'avait attrapé et dont son heure était arrivée. Il lui devait des dettes financières qu'il n'était absolument pas en mesure de régler et il savait que si c'est « homme » le retrouvait, sa fin serait scellée. La conversation se poursuivait et le nom que je cherchais vint à sortir de ses lèvres. Je l'avais, il ne me manquait plus que sa localisation. A priori, il était vers les chutes, mais sans réelle précision. Avant de partir, je donnais quelques rations de nourritures que j'avais achetées à Ame pour honorer le marché.

Les chutes, un bruit sourd se faisait entendre et il était difficile de discerner des bruits humains dans ce vacarme. Il allait falloir m'armer de patiente pour le trouver, à moins que ce ne soit lui qui me trouve. Les heures passaient, la lune était au plus haut dans le ciel illuminant les environs de sa pâle clarté. Je m'assis dans la lumière lunaire et sortie ma veste noir et rouge. J'allais travailler dessus afin que celle-ci me corresponde plus. Coupant les manches, refermant les ouvertures de ces dernières, repiquant certaines coutures pour amincir la taille. Coupant verticalement le devant et raccrochant avec des petits boutons. D'une simple veste, j'en avais fait une sorte de robe saillante, épousant ma silhouette pouvant s'ouvrir comme une veste. J'étais fière de mon travail, si bien qu'il était presque imperceptible de voir qu'elle avait été retravaillée. De plus, elle était fonctionnelle, car cela me laissait toute l'amplitude de mes actions et de cacher mes gestes sous l’accoutrement. Je la vêtis et le résultat était vraiment superbe. Néanmoins, durant le temps de mon travail, aucune agitation n'avait troubler le calme des lieux en dehors du bruit de l'eau tombante.

Je décidais de repartir, la fatigue me prenait lentement et à mon sens, le dénommé Kakuzu ne se trouvait pas ici. Et pourtant… Une ombre déambulait parmi les arbres en direction de l'endroit où je me trouvais quelques minutes auparavant. Tournant les talons, je me dissimulais dans l'ombre nocturne des arbres et j'observais cette silhouette fantomatique qui allait vers la surface de l'eau. J'allais préparer mon entrée. La capuche fait avec les manches sur la tête, j'avançais doucement vers l'eau, de l'autre côté de son bord. Grâce à une petite manipulation de chakra, la surface aqueuse se mit en mouvement pour faire apparaître de petites gouttelettes d'eau en suspension.


Je retirais mon capuchon dévoilant mon visage pour lui montrer qu'aucune action néfaste allait être entreprise contre lui. Un petit claquement de doigt sous la robe aux nuages rouges et les gouttes d'eau tombèrent aussi vite que l'attraction terrestre le permettait.


Je le regardais fixement, les yeux sérieux. Aucune once d'amusement n'était présente, aucun trait de jovialité sur le visage. Tous mes actes et gestes étaient calculés pour recruter cet homme. Donné un faux nom me permettait de garder mon identité secrète s'il refusait la proportion.

- Et puis-je savoir quel est la personne qui vous a demandé de me chercher ? Et pourquoi donc ? Votre survie dépendra de votre réponse. Car je parie que je peux gagner pas mal d'argent en vous éliminant.

Il se leva vers moi, le visage dur d'après ce que je pouvais deviner.

- Je suis bien Kakuzu, le ninja qui a affronté le Shodaime Hokage par le passé.

Comme si cela allait me faire peur. Son ton odieux et menaçant ne m'effrayait pas. Il avait beau avoir une possible puissance, mon atout était la méconnaissance de mon kekkai genkai de mes adversaires.

-Eh bien, je vois que tu es autoritaire. Pour répondre à tes questions, je ne suis pas en mesure de te donner son nom. Je sais qu'il veut rester dans l'ombre de ce monde, je le connais sous le nom de Shin. Il a une puissance qui est supérieur à la nôtre réuni et je peux te l'affirmer. Il est venu me recruter, car mes aptitudes l'ont séduit. Et aujourd'hui, c'est pour cela que je viens à ta rencontre Kakuzu. Tes dernières performances lui sont arrivées aux oreilles, et il te veut parmi nous. Bien entendu, nous saurons écouter ce que tu demandes. Il l'a fait avec moi.

Je me déplaçais vers l'eau, puis m’accroupis laissant glisser ma main à la surface dans un infime bruit. La lune se reflétait comme dans un miroir difforme par le mouvement de l'eau que j'engendrais à son contact.

- D'après ce que tu viens de dire, j'en déduis que l'argent est ton moteur. Soit, je l'entend, mais sache que tu ne tireras pas grand chose de moi. Je suis inconnue du monde, c'est aussi pour cela que j'ai été intégrée à l'Akatsuki. Mais si c'est l'argent que tu désires, crois moi qu'avec les événements à venir en vue de notre projet, tu auras nettement l'occasion d'en faire. Tu as le choix. Soit essayer de m'éliminer et de n'avoir qu'une prime inexistante, autant dire zéro. Mais si je venais à mourir, par extension, tu t'attirerais les foudres de Shin. Chose qui ne serait pas très malin. Soit nous rejoindre et t'enrichir avec les futurs morts à venir. Oh et devrais-je dire que dans le lot, il y a possiblement du Kage et des shinobi de haut-rang et connu. La dernière option est de refuser et de rester dans ce mode de vie à traquer du petit gibier sans importance.

Les options que j'avais posées allaient tous dans un sens. C'était une offre qu'il ne pouvait refuser. Je restais néanmoins sur mes gardes, car ses réactions et son jugement était ignoré.
Je me relevais, les mains sous ma cape arranger depuis peu. Ma rapière prête à être dégainé et l'autre main sur le qui-vive pour me défendre d'une quelconque attaque. Je ne voulais pas croiser le fer, et je pensais que la proposition était plus que bénéfique pour lui.

- C'est une très belle offre que nous te faisons et tu as moyen de devenir fortuné. Et qui sait, si le projet est mené à bien, alors Shin devrait pouvoir te récompenser gracieusement. Et entre nous, je ne suis pas une traqueuse comme tu peux l'être. Alors s'il y a des shinobi à traquer et éliminer, il y a fort à parier que ce sera toi qui t'en occuperas. Qu'en dis tu ?

Je le regardais fixement, mes cheveux volant sur mes épaules comme s'ils vivaient tel Méduse et ses serpents.